Au fil d’exercices de mémorisation et de restitution, de recopie de cartes et de schématisation, s’acquiert la reconnaissance de la forme et des constituants remarquables d’un territoire d’appartenance. 33Entre le concept scientifique et le concept scolaire de territoire, plusieurs différences sont à noter. Par exemple, dans le domaine du transport de marchandises, la métrique qui est topographique pour les transports intra-régionaux, devient topologique pour les transports internationaux. L’accent est mis sur les changements qui affectent cet encadrement : intégration dans l’Union européenne, coopération régionale transnationale, montée des compétences régionales en matière d’aménagement et de développement, affirmation des différents cadres de l’intercommunalité. Précisons que, par symbole, on entend ici : « quelque chose qui tient lieu pour quelqu’un de quelque chose d’autre, sous quelque rapport ou à quelque titre ». Document n o 1.15. 11Les États ont longtemps été considérés comme les seules organisations à pouvoir utiliser les ressources symboliques de lieux à des fins de cohésion sociale. Chaque État est ensuite découpé, sauf les plus petits, en subdivisions administratives : régions, départements ou autres entités intermédiaires et communes. Par exemple, convaincre les élèves de la nécessité et de la valeur de l’arbitrage entre des options divergentes sur un territoire ou une ressource, suppose que les situations d’apprentissage intègrent des temps de délibération et d’arbitrage. Ils dévoilent ainsi leur espace le plus vécu et le plus vivant, celui sans lequel toute vibration ou toute exaltation sociale resteraient lettres mortes.Guy Di Méo, 2001, La géographie en fêtes. Outre l’information que le journal est alors censé fournir à un usager désirant affiner sa stratégie de recherche d’emploi, de résidence, de loisirs, de soin, de scolarisation pour ses enfants, il produit une évaluation de la situation locale. Cette problématique de l’impact localisé sur les territoires nationaux de dynamiques de mondialisation comporte trois aspects : les effets localisés de ces dynamiques ; la mise en interdépendance des territoires ; enfin, les modèles ou normes qui orientent les politiques d’aménagement et de développement des territoires. “Chapitre 1. Elle renvoie les élèves comme les enseignants, pour eux-mêmes, à ces dimensions du rapport à l’espace terrestre. La connaissance des espaces proches, d’abord ancrée aux pratiques quotidiennes d’un élève, se complexifie et se renforce grâce à la confrontation entre expériences individuelles et avec l’utilisation d’outils (cartes, documents d’urbanisme, globes virtuels, etc.) 15Il est un attribut du groupe dont chaque membre a fait l’expérience sensible directe (dans les lieux) ou indirecte (par évocation, par perception à distance, etc.). La question de l’appartenance : être X (du pays) et Y (de l’Europe) ; avoir des éléments de X et de Y ; connaître X et Y, etc. Il suppose un rapport avec la matière : de l’étendue, des formes spatiales (des amas de peuplement et des vides, des réseaux, des limites, etc. Pour rendre compte de la réalité du monde, il est devenu indispensable d’identifier les représentations et les imaginaires engagés dans la construction de cette réalité, y compris les représentations et les imaginaires savants. Pour développer quelles compétences sociales et civiques ? Ces études valorisent l’activité réflexive de l’individu, son travail identitaire. C - 13013 Marseille FranceVous pouvez également nous indiquer à l'aide du formulaire suivant les coordonnées de votre institution ou de votre bibliothèque afin que nous les contactions pour leur suggérer l’achat de ce livre. 59La place donnée au concept scolaire de territoire dans les programmes actuels introduit dans la classe des enjeux qui concernent directement les élèves : formation à la responsabilité sur les territoires, pluralité de conceptions de la justice, prise en compte de la différence culturelle, constructions identitaires…. Lorsque les institutions exercent des prérogatives de puissance (Le mot puissance est employé dans plusieurs domaines avec une signification particulière :) publique à l'échelle de territoires, on parle de territorialisation des politiques publiques, un modèle de régulation (Le terme de régulation renvoie dans son sens concret à une discipline technique, qui se...) politique censé être plus proche des citoyens mais plus adapté aux spécificités locales. Mais les villes retenues reflètent une notoriété acquise hors géographie scolaire, notamment grâce au marketing urbain. L’interdépendance entre sociétés ou territoires est formulée en termes d’enjeux partagés autour de l’accès à des ressources de développement : il peut s’agir de l’accès à l’eau comme de l’accès à l’éducation. 18Le plus souvent, la coexistence de constructions territoriales n’engage pas les groupes sociaux dans un affrontement qui a pour objet l’appropriation exclusive du lieu. Les analyses géographiques soulignent aussi le développement d’opérations de communication territoriale à but promotionnel. Son approche systémique articule économie, société et territoire aux échelles locales, régionales, nationales et continentales. Le thème des frontières occupe en particulier une place importante dans la littérature des pays concernés [Vénézuela, Guyana, Guyane française, Surinam, Brésil].En fait, il fonctionne plus comme un thème de propagande, dans des pays où l’armée a longtemps joué un rôle de premier plan, que comme un enjeu économique ou démographique de premier ordre (à l’exception des réserves pétrolières et minérales de la Guyana) […]Surtout, les pointillés douteux [des lignes frontières] représentent en Guyane 15,6 % de la longueur du tracé, c’est-à-dire plus de deux fois le pourcentage latino-américain[…]Malgré leur importance en superficie, les conflits nationaux en Guyane paraissent particulièrement « tièdes ». Le territoire au sens économique naît souvent par l'acquisition (En général l'acquisition est l'action qui consiste à obtenir une information ou à acquérir un...) par la population d'un territoire d'une compétence économique spécifique à partir d'avantages naturels ou humains. Sa définition est cependant conditionnée par les orientations générales que l’Éducation nationale donne à la discipline scolaire. Lorsque l’institution scolaire, par un enseignement obligatoire de la géographie ou de sciences sociales, est capable d’encadrer en de nombreux lieux (les classes) l’apprentissage de symboles nationaux, la relation de territorialité passe par l’école, pour construire le territoire national. ANTICLINAL. Enfin, la réflexion sur les valeurs qui orientent l’action territoriale à l’échelon des États comme à l’échelon supérieur, s’articule de façon appuyée au concept politique de développement durable. Le temps de la géographie-tableau du monde, centré sur les pays dits développés et valorisant les seuls découpages nationaux, est passé. Apparaît alors la possibilité d’une « mise en zones », par regroupement des éléments de même catégorie qui se jouxtent.– Accéder à une vision structurée de l’espace, établissant entre les unités des relations fonctionnelles.Une étape supplémentaire dans la structuration de l’espace consiste à transformer les relations spatiales en relations fonctionnelles, à donner du sens à la disposition des parties de l’espace représenté. » Enfin le recours scolaire au concept politique de développement durable installe explicitement une dimension éthique (au sens de discours sur ce qui doit être) à la réflexion géographique. Les valeurs associées à l’Europe sont variables et les positionnements politiques parfois explicites. Le territoire devient un espace de coordination entre acteurs économiques. 2011. 60« Une carte est une image, une représentation du Monde ou d’un morceau du Monde ou plus exactement de quelque chose quelque part » (Brunet, 1997, p. 6). Aucune autre collectivité ne bénéficie d’autant d’occasions d’appréhender ses recompositions territoriales, ses jeux d’acteurs, la pluralité des conceptions de l’action juste sur l’espace, les échelles de la solidarité entre les territoires. Ceux-ci, Écosse, Galles, Cornouailles, Irlande, Korong les peint des mêmes couleurs que la Bretagne, en laissant à l’est, en livrée de deuil, la France et l’Angleterre. C’est ainsi que se justifie le rapport privilégié, identitaire bien que non exclusif, entre usages scolaires de la carte et enseignement de la géographie. Dans leur Dictionnaire de la géographie et de l'espace des sociétés (2003), Jacques Lévy et Michel Lussault proposent trois définitions générales, qui illustrent les grandes conceptions du territoire au sein de la géographie : Voir également Giraut, 2008 ; Lévy, 1999 ; Di Meo, 2000 ; Gervais-Lambony, 2003. 6.3. Document n o 1.18 : Relations d’identification à « l’Europe » chez des lycéens : quatre logiques du discoursInterrogés sur leurs relations avec l’Europe (aucune acception de l’Europe ne leur a été précisée au moment de les interroger), des lycéens de classe de première recourent à quatre logiques différentes pour exprimer cette relation d’identification. Trois directions ont été particulièrement explorées : la relation culturelle qu’un individu ou un groupe entretient avec un ensemble de lieux et d’espaces ; la relation de pouvoir par laquelle l’individu ou le groupe développe une capacité d’aménager et d’ordonner un espace ; enfin la relation de coordination par laquelle des acteurs fabriquent de nouveaux espaces économiques (les districts industriels, les technopoles)2. Surtout, il est important d’expliciter les valeurs qui sous-tendent les projets et les décisions de chacun : l’équité, la performance, l’harmonie, etc. Document n o 1.10. 46L’attribut 2 : l’inscription dans un espace de référence national, isolé des autres, peut conduire à déconnecter l’étude de l’échelon national, d’enjeux (l’accès aux services publics, la maîtrise de l’étalement urbain, etc.) Deux familles de formes cartographiques pour faire de la géographie4.8 : De la forme à la structureUne carte se « lit » d’autant mieux, et avec d’autant plus de fruit, que l’on a des formes en tête, que l’on a mémorisé des configurations territoriales.Il s’agit, d’abord, des formes du fond de carte : contours du pays ou de la région observés, avec quelques points et lignes repères permettant de se situer : cela facilite l’appréciation et aide à comprendre.Il s’agit, en second lieu, de formes assez permanentes, de configurations régionales qui se reproduisent sur de nombreuses cartes au point d’être prises pour des constantes du territoire ; bref, des « formes fortes », correspondant à des structures assez stables. 42Si on peut repérer une reprise de la démarche préconisée en cycle 3 pour la classe de troisième, comme un bouclage en quelque sorte de la scolarité partagée par tous, les différents cycles ou degrés présentent cependant des logiques d’ensemble différente. En retour, la signification de ces autres concepts est fonction des associations qu’ils forment avec celui de territoire (voir document no 1.9). La pluralité des points de vue sur les territoires est désormais entrée dans les classes. Les espaces proches sont ressentis, perçus et conçus par le prisme de l’expérience quotidienne. Emportés par le tourbillon de la fête, ses acteurs n’en décrivent pas moins, à cette occasion, un espace commun, à la fois réel et imaginaire. […] »Grand Corps Malade, Saint-Denis, texte accessible à l’adresse : http://www.grandcorpsmalade-fan.net/saint-denis.php. Dans ce cas, les attributs 1 et 3 ne sont pas à négliger. Document n o 1.9. Les objectifs du marketing territorial sont l’image et la notoriété du commanditaire de la campagne. Chapitre 2. Chapitre 1. D’une part, parce que la mémorisation prise comme seul objectif ne construit aucune compétence intellectuelle, sociale ou civique ; d’autre part, parce que la notion de forme s’est enrichie. Dans cette perspective, des textes de rap et de slam, des bandes dessinées, des extraits de films sont utilisés pour appréhender des modes d’appropriation de l’espace. La première performance est globale. 73Tout d’abord, elle permet de motiver les élèves, de les faire entrer dans l’étude géographique au moyen de supports qui font médiation entre certaines de leurs pratiques culturelles et l’objet d’enseignement. Ce site respecte la Charte de CyberCourtoisie.Le contenu est libre d'utilisation dans un contexte éducatif, dans votre classe, et peut être partagé par un lien vers l'article concerné, en citant votre source explicitement.. Toute autre utilisation est interdite sans mon accord. Sous réserve d’une enquête approfondie, la géographie culturelle est utilisée dans les classes de trois façons. Étendue dont un individu ou une famille d'animaux se réserve l'usage. Dans le monde de la recherche (1) • La géographie (des territoires) longtemps une science empirique fondée sur l'observation et la description et pratiquant une démarche inductive : • Observation et collecte d’informations variées dans un espace donné allant de l'histoire à la géologie, à l'économie… La position de l’acteur peut évoluer en fonction des rapports de force.Source : à partir de Hervé Gumuchian et al., 2003, Les acteurs, ces oubliés du territoire. La logique de l’enseignement désigne la forme donnée au cours par le professeur. Paris : INRP, p. 75-77. Or, les politiques locales, régionales et nationales contribuant à l’encadrement et à l’aménagement des territoires ne peuvent pas être négligées (attributs 1 et 2). Aussi devient-il nécessaire de recourir à des signes qui permettent de les caractériser, voire de les mettre en valeur.– Accéder à une vision partitive des phénomènes représentésL’identification graphique des éléments amène à utiliser un même symbole pour des éléments qu’on reconnaît comme semblables ou appartenant à la même catégorie. Les programmes semblent se tourner vers l’action, la pluralité des points de vue, les problèmes partagés par les sociétés. 71D’autre part, la géographie scolaire, dans la longue durée toujours, privilégie les discours sur la cohérence des sociétés à l’échelon de l’État-Nation, en particulier pour ce qui concerne la France. Le symbole est alors un lieu qui rend sensible à l’individu, une qualité, une valeur, une conception, une image partagée. Ces recompositions territoriales impliquent des jeux d’acteurs et des processus de prise de décision complexes. la géographie les plus prolifique en matière de concepts, la géographie urbaine. Penser le monde en territoires, c’est confronter les élèves, par l’étude de l’espace terrestre, à la pluralité des valeurs, la diversité des représentations, la plasticité des cultures et des identités. 4Hormis ces deux usages, il existe une gamme de propositions scientifiques qui ont en commun d’associer au territoire l’idée d’appropriation. Entre tradition et innovation scolaire : pratiques cartographiques et enseignement du territoire, 1 ° La représentation cartographique des espaces proches des élèves, 2 ° L’apprentissage d’un répertoire de formes, 3 ° Les structures d’appropriation de l’espace terrestre, 4 ° La représentation des usages de l’espace. valeurs de liberté et d’identité visée : expérimenter la double appartenance nationale et supranationale, L’insertion dans un réseau ou dans un groupe familier, valeurs de liberté et de solidarité visée : faire l’expérience de liens et d’émotions, L’adéquation du projet européen et du projet personnel, valeur de projet visée : se réaliser dans une Union européenne plus intégrée, Source : Jean-François Thémines, 2008, Des lycéens et l’Europe en classe de géographie, Journée d’étude ECEHG, Lyon, INRP, Document n o 1.19 L’Afrique : représentations de l’Autre, de la classe de sixième à la classe de secondeTandis que les élèves de CM1 et de CM2 produisent spontanément une image de l’Afrique noire comme d’une contrée merveilleuse où les hommes vivent dans une nature sauvage, les élèves de cinquième se rangent à l’idée d’une Afrique ravagée par les fléaux de la guerre, de la famine, de la maladie et de l’extrême pauvreté. Les lieux matérialisent cette inscription dans l’espace terrestre. Par ailleurs, une partie des constructions territoriales actuelles s’appuie sur les lois qui à partir de 1995, ont institué les nouveaux territoires de l’action publique. Confrontés à une multiplicité de choix pratiques, les individus ont à formuler le sens de leurs conduites, à se situer et à opter pour une solution parmi plusieurs possibles. — Guy Di Méo (Méo est une localité de l'ouest de la Côte d'Ivoire et appartenant au...), Les territoires du quotidien, 1996, p.40. Cette relation c’est-à-dire un milieu tout court, n’existe que dans la mesure où elle est ressentie, interprétée et aménagée par une société ; mais aussi, inversement, cette part du social est constamment traduite en effets matériels, qui se combinent avec des faits naturels. Il s’agit donc d’un processus économique collectif émergent en un lieu qui s’affirme et se distingue.Les systèmes productifs locaux font l’objet d’une politique de soutien en France depuis 1998. Il est donc clair que si le contour de l’État, celui de certaines de ses régions, les tracés d’axes, les distributions de métropoles ou de pôles de production remarquables, est mis en mémoire en quelque sorte avec le croquis, d’autres formes correspondant à des façons qu’ont plus généralement les sociétés d’organiser l’espace, sont des enjeux d’apprentissage. Il n’est pas prévu d’effacer l’attribut 1 : le programme déclare proposer « une entrée par les territoires proches et leurs habitants », grâce à des études de cas portant soit sur une aire urbaine, soit sur un espace rural. Le territoire en géographie ; la géographie des territoires. Par exemple, l’espace rural est appréhendé en classe de troisième comme « espace de vie, de travail et de récréation pour les citadins comme pour les ruraux, [qui] se transforme et connaît des conflits d’usage ». Pollution de l'air: tous les bienfaits du platine ! L’étude touche aux domaines des sentiments, des croyances, des attentes, des valeurs. Primo, il décrit en se fondant sur les données (spatiales) de la géographie l'insertion de chaque sujet dans un groupe, voire dans plusieurs groupes sociaux de référence. Concepts et not… Géographie.doc 6 AVEN • Abîme en forme d’entonnoir ou de puits qui s’ouvre à la surface de terrains calcaires et qui se ramifie, communique avec des grottes, abrite des rivières souterrainesÊ; Son origine est à la fois de dissolution chimique et d’érosion mécanique, son diamètre et sa profondeur sont parfois 43Le cycle 3 conçoit un enchâssement territorial sur trois ans autour de l’élève à partir de ses espaces du quotidien, enchâssement destiné à identifier les éléments fondamentaux de la géographie tout en définissant des repères à partager de la commune à l’Europe. « La sensation d’Exotisme […] n’est autre que la notion du différent ; la perception du Divers ; la connaissance que quelque chose n’est pas soi-même ; et le pouvoir d’exotisme qui n’est que le pouvoir de concevoir autre » (Ségalen, 1908). Depuis les lois de décentralisation de 1982-1983, puis les différentes lois ayant contribué à l’affirmation des nouveaux territoires de l’action publique (lois Chevènement 1999 ; loi Gayssot, 2000) et la Loi relative aux libertés et responsabilités locales (2004), l’aménagement est une compétence partagée par l’État avec les Régions, les départements et les agglomérations urbaines. Pour qu’un lieu fonctionne comme un lieu-repère, le rapport symbolique doit se construire dans deux directions. 143 ° Cet ensemble de lieux acquiert une valeur emblématique pour l’individu ou pour le groupe. ), et en appréhendant les processus d’émergence du problème, les aspects sociaux, économiques et écologiques en jeu. Le concept scolaire de territoire : une « trame conceptuelle », 6. Vérifiez si votre institution a déjà acquis ce livre : authentifiez-vous à OpenEdition Freemium for Books. 9Le territoire est donc doublement constitué de signification et de matérialité. Les territoires s'étudient donc en fonction des mailles de gestion de l'espace mais ils peuvent être emboîtés (voir la définition de territoire). Elle correspond soit aux contours ou à des composants remarquables d’un territoire ; soit à des configurations ou à des situations répétitives qui se retrouvent d’une région du monde à une autre. 20« Le territoire est à la fois l’origine d’un processus de recomposition (ce sont les territoires hérités qui sont en jeu), tout en étant son résultat (celle-ci aboutit à de “nouveaux territoires”) » (Gumuchian et al., 2003, p. 55). Une mesure de notoriété des villes françaises hors Ile-de-France dans les manuels de première actuels donne le résultat ci-dessus. Suivant les aspects de la vie quotidienne concernés (résidence, vie affective, travail, loisirs, vie associative, déplacement, etc.) Il est évident qu’aujourd’hui de nombreuses autres catégories d’organisation sont capables d’utiliser de telles ressources : des firmes transnationales, des collectifs engagés dans des luttes de reconnaissance, des organisations religieuses, etc. 25Quatre attributs caractérisent le concept scolaire de territoire tel qu’il peut être reconstruit à partir de l’ensemble des programmes. 64Dans la tradition scolaire, le dispositif constitué par les cartes murales (topographique, démographique, économique, politique, muette), les atlas et les manuels, a servi la mémorisation de configurations territoriales, plus particulièrement celle du territoire national. Se positionner selon une vision orthogonale à la surface du sol terrestre présuppose des capacités de décentration que ne possèdent pas encore tout à fait les élèves du cycle 3.– Accéder à la catégorisation et au codage symbolique des éléments représentés La « mise en plan » a pour effet de rendre difficile l’identification des éléments représentés : ils ne se distinguent plus que par les propriétés géométriques (points, lignes et surfaces) et leurs positions respectives dans le plan. Représentation codée par une échelle, une légende, la carte « tient lieu » de tout ou partie de la surface terrestre conçue comme une étendue produite par une société. Il est associé à l’attribut 4 dans la matrice culturelle du programme de sixième, ce qui permet dans un jeu de miroirs entre l’ici d’une classe et maints ailleurs, d’approcher le contenu et d’apprécier la valeur d’expériences vécues dans d’autres sociétés. La notion de territoire a été l'objet (De manière générale, le mot objet (du latin objectum, 1361) désigne une entité définie dans...) de nombreuses réflexions de la part des géographes qui au fil du temps (Le temps est un concept développé par l'être humain pour appréhender le...) ont fait évoluer sa signification. Quels rapports entretiennent-elles ? Cette deuxième famille de formes ouvre à la compréhension de l’organisation de l’espace par les sociétés humaines (document no 1.12). Mais cet espace est tibétain parce que nous le considérons comme tel bien qu'aujourd'hui les Tibétains y soient minoritaires et sous souveraineté chinoise. Document n o 1.17. L’articulation du travail des unes et des autres, ainsi que de cette activité avec d’autres activités de la sphère domestique, associative, syndicale, politique, n’est pas présentée. Bon nombre de pratiques politiques, culturelles, sportives, religieuses, empruntent aujourd’hui à cette modalité (voir document no 1.1). Des palmarès de régions et de villes obtenus à partir d’indicateurs hétérogènes, sont fréquemment publiés dans les hebdomadaires d’information (L’Express, Le Nouvel Observateur, Le Point). Cette forme correspond à la notion de pays : la petite aire rurale d’interconnaissance d’une population peu mobile ; l’aire sur laquelle un État encadre et contrôle une population. Il s’ouvre même à de nouveaux symboles [construits par la vie associative, sportive et festive] qui le renforcent, le rendent plus lisible, plus explicite » (Di Méo, 1993, p. 315). Ce que cherche à mettre en avant le programme de cinquième : « L’apport majeur de la géographie dans l’approche du développement durable repose, outre sa dimension humaine et sociale, sur la prise en compte des échelles. La prise en compte du paysage est partie intégrante de l’aménagement et de la gestion du territoire : insertion de grandes infrastructures, maîtrise de l’image identitaire, etc. Le décalage est ainsi très important entre les apports de la géographie scientifique du genre, qui explicite le rôle des rapports entre les hommes et les femmes dans la construction de l’espace, et la vision stéréotypée, fixiste et holiste que donnent, des rapports de genre, les manuels de géographie (voir document no 1.13). Le concept scientifique de territoire, en résuméOn peut, à propos d’un ensemble de lieux, parler de territoire lorsque :– il fournit à un individu ou à un groupe des repères pour vivre, à travers la relation symbolique qui associe aux lieux des significations ;– il permet à l’individu ou au groupe de répondre à la question « qui suis-je ?